Morane – Saulnier 760 Paris IIR

Histoire

S’il n’a pas connu le succès qu’il était en droit d’espérer, le Paris aura marqué l’histoire de l’aviation comme étant le premier quadriplace à réaction. Dérivé du biplace MS 755 Fleuret, dont il reprend l’essentiel de la cellule, le Fleuret 2 prend le nom de Paris et devient quadriplace par l’allongement du fuselage. Il effectue son premier vol le 29 juillet 1954 aux mains de Jean Cliquet. Les essais confirmant ses excellentes qualités de vol, l’avion suscite un vif intérêt dans le monde entier ; un accord est même conclu en avril 1955 avec le constructeur américain Beechcraft pour le produire aux USA. Le gouvernement français commande une première tranche de 50 Paris en juillet 1956. 26 avions sont destinés à l’armée de l’Air, 14 à la Marine et 4 à l’ENAC. Le programme lancé, plusieurs clients civils tombent sous le charme du quadriplace comme le Shah d’Iran, Hassan II, ou encore le milliardaire vénézuélien Napoléon Dupouy. En 1957, l’armée de l’Air Argentine commande 36 Paris, suivie du Brésil qui en achète 30. Ils équiperont même la patrouille acrobatique nationale Esquadrilha de Fumaça. Avec le réacteur Marboré VI Turboméca, apparaît le MS 760B Paris II, plus performant. Les avions de l’armée de l’Air sont alors re-motorisés et rebaptisés Paris 1R, ceux du CEV Paris IIR. Le dernier MS 760 sort des chaînes en 1964, après une production totale de seulement 155 exemplaires. Les Paris ont quitté les unités de liaison de nos forces aériennes pour y être remplacés par des mono -turbopropulseurs TBM 700.

Quelques collectionneurs américains se sont portés acquéreurs de Paris et de lots de pièces détachées pour poursuivre leur exploitation. En France, seul le n°32, qui porte toujours les couleurs de la Marine Nationale, a été immatriculé dans le registre des avions de collection (CNRAC) et vole toujours.

Provenance de l’appareil exposé

Le Paris IIR n°116 immatriculé F-ZJON a effectué toute sa carrière au Centre d’Essais en Vol au sein duquel il servait d’avion de liaison. Il permettait ainsi au personnel autorisé de rejoindre rapidement les bases de Brétigny, Istres et Cazaux où étaient alors réparties les antennes du CEV.

Acquis par le marché n°70745/SMPA du 26 novembre 1963, il a été livré à Istres le 1er juin 1964 ; en fin de potentiel, l’avion est cédé au Musée de l’Air par décision n°85/SDT du 2 mars 1988 et abrité à Brétigny. Il a été démonté par les membres du musée de Montélimar et rapatrié au printemps 2001. Refait en 2007, il est désormais à l’abri dans le Hangar Nord.

Propriété de l’appareil exposé : Musée de l’Air et de l’Espace

Fiche technique