DASSAULT MIRAGE III S

Histoire

C’est une véritable histoire d’amour qui lie cet avion à tous les pilotes et mécaniciens suisses qui ont eu la chance de l’approcher. Pourtant, l’histoire avait bien mal commencé pour le petit chasseur français. Retenu de préférence aux concurrents américains de l’époque, le Mirage IIIS est un dérivé du Mirage IIIE en service en France dans les années 60, mais souhaitant disposer de ce qui se fait de mieux, les Suisses décident d’y intégrer un système d’armes américain à leurs yeux plus performant.

Techniquement difficile, la modification a un coût exorbitant qui augmente le prix de l’avion de près de 70% ! La commande est réduite de 100 à 57 avions et les instances dirigeantes révoquées. En dehors du système d’armes, de grosses modifications ont été demandées pour répondre aux besoins opérationnels suisses : la pointe radar est articulée, le train avant est gonflable pour permettre aux IIIS de rentrer dans les cavernes de stockage dans lesquelles ils sont suspendus.

Autre particularité des Mirage suisses, ils peuvent décoller en moins de 300 m grâce à 8 fusées auxiliaires. Construits sous licence, les Mirage IIIS sont déclarés opérationnels au cours de l’année 1968. A la fin des années 80, un gros chantier de modernisation à mi-vie touche l’ensemble de la flotte des Mirage qui reçoivent des empennages additionnels, un nouveau siège et des contre-mesures électroniques. Fin 1997, arrive la relève tant attendue avec un avion de nouvelle génération, le F/A-18 Hornet.

Les Mirage IIIS sont alors réformés et stockés à Buochs, précédant de peu les 18 Mirage IIIRS de reconnaissance et les 4 biplaces Mirage IIIBS/DS.

Provenance de l’appareil exposé

Le Mirage IIIS immatriculé J-2304 est le premier avion entièrement fabriqué en Suisse, les précédents venant de France. Portant le n° 17-26-101-994, il est entré en service le 19 avril 1966 au sein de la 17ème Escadrille de Payerne, et a fini sa carrière comme tous ses confrères à la 16ème. Réformé le 31 décembre 1999 à Buochs, il a été soigneusement démonté et stocké à l’abri dans une caverne. L’action efficace du Kit Model Montilien, qui entretient d’excellentes relations avec les Forces Aériennes Suisses, a été déterminante dans l’attribution de cette machine. Cet avion sera le seul donné à un musée français. II a été réceptionné le 29 mars 2003 et totalise 3 004 heures de vol.

Propriété de l’appareil exposé : MEAC

Fiche technique