DASSAULT AVIATION MIRAGE IV A

Histoire

Quand en 1954, le gouvernement français décide de se doter d’une force de dissuasion nucléaire (la Force de Frappe), Dassault proposa une amélioration de son Mirage III existant pour en faire un vecteur capable de rapidité et de pénétration lointaine. Le 17 juin 1959, le prototype vola pour ma première fois et fut nommé Mirage IV. L’appareil de série effectua son premier vol en décembre 63 et sera livré à l’Armée de l’Air en février 1964.

Trois prototypes supplémentaires ont été construits, plus grand que l’original pour être plus représentatifs de la production qui débuta en février 1964. Le Mirage IV connaitra plusieurs évolutions durant sa vie opérationnelle. Le Ministère de la Défense décidera en 1979 de modifier 15 Mirage IV A en Mirage IV P, pour des opérations de pénétration embarquant le missile ASMP.

Il possède également un nouveau radar Doppler à impulsion, une structure renforcée et des systèmes brouillages et lance-leurres pour la guerre électronique. Le Mirage IV pouvait se déplacer à la vitesse de Mach 2 et répondait aux caractéristiques techniques voulues par l’Etat-Major des Forces Armées qui commanda 50 appareils, qui devaient être mis en service entre 1963 et 1965. Ce fut donc le seul bombardier stratégique de haute altitude français.

Un total de 62 avions ont été livrés d’ici 1968. Doté d’un système de navigation sophistiqué, le Mirage IV A, qui disposait de la capacité de faire le plein de combustible en vol et transportait une bombe nucléaire en chute libre AN 22 de 60 KT, fut sans aucun doute l’élément le plus important de la dissuasion française.

Douze Mirages IV A ont été reconvertis pour la reconnaissance stratégique à haute et basse altitude, alors que le reste des Mirages IV étaient améliorés à la norme Mirage IV P (Pénétration) destinés à effectuer des missions de pénétration à basse altitude.

Ces derniers étaient équipés d’une structure renforcée, d’équipements électroniques récents comme un système de navigation inertielle et un radar Doppler à impulsions Arcana, de brouilleurs et de lance-leurres et surtout de missiles nucléaires français de croisière « Stand-Off » nommé ASMP. Des Mirages IV de reconnaissance photographique ont été encore utilisés en 2002 en Afghanistan. Les derniers Mirage IV furent retirés du service en 2006.

Provenance de l’appareil exposé

Le Mirage IVA n° 31 est le Mirage IV qui a effectué la mission la plus longue dans l’Armée de l’Air Française. A la suite du bombardement de la piste de OUADI DOUM en 1986 par les Jaguars français, il fut décidé en haut lieu de faire réaliser une mission de reconnaissance stratégique afin de voir les résultats de l’attaque. L’équipage pour cette mission était composé du LC Morel et du CDT Mérouze. La mission « TOBUS » (du nom du chien du général commandant le COFAS) s’est déroulée de la façon suivante : 11 heures de vol, 12 ravitaillements en vol et 48 tonnes de carburant délivrées par 4 ravitailleurs C 135F.

En décembre 1989, le Mirage IVA n°31 fut le dernier à être modifié en Mirage IV P. Il reçut en 1994 une décoration spéciale pour célébrer les 30 ans des FAS. Il a été récupéré sur la base aérienne de Châteaudun en 2013. Il a tout récemment bénéficié d’une restauration et a été remis aux couleurs qui étaient les siennes au début de sa carrière.

Propriété de l’appareil exposé : Armée de l’Air et de l’Espace

Fiche technique